Les énergies renouvelables
La Terre reçoit du soleil une quantité
d’énergie faramineuse ! Nous savons l’exploiter de deux façons :
celle qui utilise sa chaleur et celle qui utilise sa lumière.
Les capteurs solaires
Ils utilisent la chaleur du
soleil, c’est à dire les rayons infrarouges qui sont
calorifiques. Plusieurs systèmes existent :
Le plus commun se présente sous la forme d’une caisse
calorifugée recouverte d’un vitrage. A l’intérieur, il y a un
absorbeur noir dans lequel circule un fluide qui transportera la
chaleur.
D’autres sont des miroirs incurvés qui suivent le déplacement du
soleil et concentrent la lumière pour chauffer : les plus
rudimentaires chauffent directement une bouilloire, les plus
perfectionnés une huile synthétique (jusqu’à 400° !). Cette
chaleur est utilisée pour produire de la vapeur qui génère de
l’électricité. Certains sites de Californie s’étendent sur 750
hectares et alimentent 170 000 maisons.

Les cellules photovoltaïques
Le principe est qu’elle transforme la lumière
du soleil directement en électricité. L’avantage
par
rapport aux capteurs, c’est que la lumière, contrairement à
la chaleur, est assez stable dans le temps et répartie à peu
près équitablement dans les régions tempérées. Mais c’est
surtout une énergie propre ! Son composant principal en est le
silicium, produit à partir de sable ordinaire. Actuellement leur
degré d’efficience est de 12 %. Mais des chercheurs californiens
viennent d’améliorer ce taux à 20 % ! Malheureusement, le coût
de fabrication est encore élevé.

L’eau
Les centrales hydroélectriques (barrages) ont
un grand avantage : c’est qu’elles ne polluent pas ! Ou plutôt
qu’elles n’émettent aucun gaz polluant et ne créent aucun
déchet. Elles sont bien souvent préconisées par les organismes
mondiaux (Banque mondiale du développement) dans les pays en
voie de développement. Si le principe d’engager ces pays dans
une politique
énergétique
non basée sur le nucléaire et les énergies fossiles est bon, il
n’en reste pas moins que les barrages sont plutôt regrettables
parce que leur construction engendre forcément l’immersion de
centaines de km² de terres (arables bien souvent) ainsi que le
déplacement de populations (parfois des tribus indigènes qui
vivaient dans et de leur forêt depuis des siècles). Cela
entraîne aussi la mort de milliers d’animaux. De plus
l’immersion de telles quantités d’arbres engendre des problèmes
(émanation de méthane).
Dans ces régions tropicales, une grande étendue d’eau stagnante
est propice à la prolifération des insectes vecteurs de maladies
graves (paludisme...).
Dernier exemple en date : le barrage de Petit Saut en Guyane
française. Gaz De France a inondé 310 000 hectares de forêt
amazonienne. Pourtant selon Benjamin DESSUS, chercheur au
C.N.R.S. une bonne gestion de la forêt engloutie par les eaux du
barrage aurait suffi à produire autant d’électricité que le
barrage lui-même et cela sans dégagement de méthane. En effet,
la submersion d’une telle quantité de végétation va produire
autant de gaz à effet de serre que ne l’aurait fait une centrale
thermique au charbon ! Alors quand G.D.F. dit avoir étudié
d’autres alternatives, on aimerait faire une comparaison. La
vérité, c’est que l’entreprise française voulait expérimenter
son savoir dans ce domaine afin de pouvoir l’exporter dans les
pays en voie de développement. Quand on sait que le barrage a
coûté 27 milliards de
francs plus 80 millions qui ont été investis pour mesurer les
conséquences écologiques...
Et il y a toujours un risque de rupture pouvant causer de
véritables catastrophes. Surtout quand on sait que le béton est
" malade ". Cela est dû d’une part à la corrosion des armatures
en fer emprisonnées dans le ciment. Celles-ci sont le siège de
réactions électrochimiques transformant le fer en rouille. Cela
est dû à la nature chimique des éléments composant le béton,
ciment et sable et d’autre part à une réaction entre la silice
et les alcalins du ciment. Les barrages ont été les premiers
concernés car ils sont en contact direct et continu avec l’eau
qui intervient dans ces 2 réactions. La région
Nord-Pas-de-Calais est la plus touchée par ce phénomène.
En revanche, des mini centrales pourraient se construire le long
de très nombreux cours d’eau, remplaçant avantageusement les
moulins à eau d’autrefois et cela sans entraîner les
inconvénients des grands barrages.

Le vent
L’énergie éolienne a été utilisée pendant des
siècles pour les transports maritimes et par les moulins à vent.
Les progrès technologiques peuvent parfois transformer la
nostalgie en projets concrets et modernes. Le bateau de l’équipe
Cousteau par exemple à repris cette idée de bateau à voile et
s’est
inspiré d’un principe dont la découverte remonte à 1852 :
l’effet Magnus qui affirme qu’un cylindre en rotation placé dans
un courant d’air subit une poussée perpendiculaire au vent. Cela
a donné un navire équipé de deux impressionnantes Turbo voiles.
En ce qui concerne nos moulins à vent, ils ont été transformés
en éoliennes modernes. Malheureusement, la France a pris un
retard considérable. On estime la puissance installée dans le
monde à 3500 Mégawatts dont seulement 4 pour la France.
Pourtant, c’est une énergie rentable car même au prix où E.D.F.
la rachète, elle permet de réaliser 10 à 12 % de bénéfices (parc
éolien de Port-la-Nouvelle dans l’Aude).
La taille et la puissance des
éoliennes disponibles ne cessent de s’accroître
  
La Terre
Les geysers naturels symbolisent l’énergie
stockée au coeur de la Terre. La géothermie étudie les
possibilités d’en tirer profit. Dans certaines régions
volcaniques, ce sont des sources de vapeur qui produisent de
l’éléctricité, mais dans la plupart des cas ce sont des
aquifères d’eau chaude qui produisent de la chaleur.
Technique : 2 forages à 1500-2000 m ; un pour le prélèvement
d’eau chaude, le deuxième pour la réintégration de l’eau
refroidie. Cette énergie a souffert de
problèmes qui sont aujourd’hui résolus. Par exemple la corrosion
qui se formaient dans les tuyaux par combinaison entre le fer et
les sulfures. Au début on nettoyait, ensuite on injectait des
inhibiteurs de corrosion-dépôt. Mais la solution a été
d’employer d’autres matériaux !
Exemple : grâce à la géothermie, San Francisco couvre la moitié
de ses besoins en électricité et Reykjavik en Islande l’ utilise
pour chauffer 80 % des logements.
En France, 200 000 logements sont chauffés ainsi. C’est le
résultat d’une politique incitative des pouvoirs publics des
années 80 en faveur des énergies renouvelables. Ensuite le prix
du baril de pétrole s’est effondré et a freiné le développement
des énergies renouvelables surtout la géothermie à cause de ses
lourds investissements : un forage coûte de 2 à 10 millions de
francs et il faut compter plus du double pour la " tuyauterie "
et l’infrastructure de surface.
C’est une énergie qui doit se consommer sur place pour éviter
les pertes de chaleur. Pour une bonne rentabilité, il faudrait
une distribution en cascade, c’est à dire que la même eau chaude
servirait plusieurs fois pour des utilisations aux besoins
dégressifs en chaleur (chauffage, pisciculture, serre,
thermalisme...).
Un projet est à l’étude que l’on appelle la géothermie des
roches sèches. Il s’agit d’établir une circulation d’eau entre
la surface et le sous-sol profond (4000 à 5000 m) qui est très
chaud !

Le bois
C’est le combustible le plus utilisé à travers le monde et ce,
depuis que l’homme a découvert le feu voici quelques 400 000
ans. Aujourd’hui, c’est l’énergie prédominante des peuples
miséreux. Malheureusement, il devient rare dans les pays chauds
et secs. La corvée de bois prend une part importante du temps
des femmes. Le pire, c’est que le rendement énergétique du bois,
employé pour la cuisson des aliments est très faible.
De plus, dans beaucoup de pays, l’abattage des arbres
provoque
un assèchement du sol qui est ensuite érodé, transformant des
régions entières en désert.
Mais il n’en reste pas moins que cette solution est bonne et
doit être beaucoup plus exploitée. Bien sûr, sa combustion
dégage du gaz carbonique mais cela peut être compensé par la
replantation d’arbres qui absorbent le CO2 pour rejeter de l’
oxygène. Malheureusement, cela n’est généralement pas fait et
quand çà l’est, ce n’est pas de manière écologique, c’est à dire
que l’on remplace une forêt " naturelle " en plantation
monospécifique avec les inconvénients que l’on connaît.
  
Le Biogaz
Il est issu de la dégradation anaérobie de la matière organique
par des bactéries. Les décharges
sont actuellement le plus gros gisement de biogaz. Mais il peut
être " fabriqué " : il suffit de mettre, dans des digesteurs,
des déchets fermentescibles divers (effluents industriels, boue
de station d’épuration, déjection d’élevage, déchets organiques
ou ménagers, déchets de cultures).
Cette technique s’appelle la méthanisation. Amiens a été la
première ville française à tenter l’expérience : après des
débuts difficiles, elle traite actuellement 55 000 t d’ordures
ménagères. A Lille, depuis mars 94, circule dans les rues de la
ville le premier bus roulant au méthane (issu du traitement des
boues urbaines...de Pays-Bas).
Il est dommage de laisser s’échapper ainsi ces gaz dans
l’atmosphère quand E.D.F. importe 90% du gaz dont elle a besoin
(surtout qu’il amplifie l’effet de serre).

Les marées
Le principe des usines marémotrices consiste à laisser monter la
mer dans l’estuaire d’un fleuve avant de fermer une digue qui
emprisonnera l’eau. Au bout de quelques heures, la mer reculant,
il
se crée une importante différence de niveau entre les deux cotés
de la digue. Il ne reste plus qu’à profiter de cette chute d’
eau artificielle pour entraîner des turbines produisant du
courant. Le processus peut même être inversé : on ferme
l’estuaire avant la marée montante.
Il n’existe dans le monde que 4 usines de la sorte dont la plus
puissante se trouve en Normandie, dans l’estuaire de la Rance.
Sa puissance est de 240 MégaWatts. Trois projets sont à l’étude
dont un en Angleterre d’une puissance prévue de 8600 MW.
La rareté de ce type d’ouvrage est essentiellement liée à celle
des sites présentant les caractéristiques requises ( forte
dénivellation ...). Le coût de revient du Kilowattheure produit
est inférieur à celui du nucléaire : 18.49 centimes.

La grande question qui se pose est de savoir
si les énergies renouvelables peuvent suffire à remplacer le
nucléaire et les énergies fossiles et comment mettre ce plan en
oeuvre.
Sources: Université des
Sciences de l’Environnement

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